Pop'N, le Blog des Jeunes Populaires de l'Aisne

MAM - Une position dangereuse...

MAM a indiqué dans le quotidien SUD OUEST qu’elle ne souhaité pas briguer le soutien de l’UMP pour l’élection présidentielle, mais que d’un autre côté elle restait libre de se présenter hors du parti. Je trouve cette position dangereuse, et je ne comprend pas pourquoi MAM ne souhaite pas se présenter tout d’abord devant les militants UMP, d’autant que celle-ci a des idées et des convictions à défendre ; car comment peut-on rassembler autour de soi les français si on n'a pas d’abord rassemblé les militants de son parti. D’autre part, faire cavalier seul est un risque qu’il faudra assumer, car comme le dit Xavier BERTRAND, deux candidats UMP au premier tour c’est zéro au second. Mais je suis persuadé que MAM, même si elle a très envie de se présenter ne fera pas courir ce risque à son parti… enfin je l’espère.

Nico

Les vrais chiffres du chômage

Voila des polémiques qui semblent, à quelques mois de présidentielles, ne pas sortir par hasard.

Un collectif d'associations conteste les chiffres officiels du chômage. Comme disait Dutronc, on nous cache tout, on nous dit rien ! Ainsi, alors que le gouvernement annonce depuis deux mois un chômage à 8,8 %, avec 2.17 millions de demandeurs d'emplois, le collectif double la mise, à 4,4 millions.

Le problème, c'est que, et le gouvernement, et le collectif, ont raison. C'est juste une question de méthodologie. Le gouvernement cale sa définition sur le BIT (le Bureau International du Travail, à Genève) qui veut que pour être chômeur, il faut ne pas avoir travaillé plus de 72 h, rechercher activement un emploi et être immédiatement disponible pour reprendre un emploi. Et là, le chiffre de 2,2 millions est authentique, et la diminution du nombre de chômeurs au sens du BIT tout à fait réelle. Rappelons que le chômage indemnisé a baissé de 11,9 % en un an !

Reste que les statistiques publiques calculent déjà, outre le chômage au sens du BIT, 6 catégories distinctes de demandeurs d'emplois et qu'on peut encore multiplier les situations proches : on parle du halo du chômage. Il y a, entre le chômeur parfait et le temps plein en CDI une multitude de situations intermédiaires : des temps partiels qui recherchent un temps plein, des inactifs prêts à devenir demandeurs d'emploi dès que la situation du marché du travail s'améliorera... On peut donc à l'envie élargir la définition et doubler le nombre de chômeurs.

Le plus important est donc d'adopter une définition et de s'y tenir. De ce point de vue, le gouvernement n'a pas joué avec les chiffres ! Les "découvertes" du collectif quant à la méthodologie du recensement du nombre de chômeurs apparaissent dès lors assez malveillantes...

Babar

Euro : haro sur l'inflation, haro sur la lutte contre l'inflation

Petit paradoxe comme les Français aiment en avoir : dans un sondage repris dans le Figaro de ce jour, les Français se disent insatisfaits, à 52 %, de l'introduction de l'euro. Belle unanimité aussi, ils se disent à 94% convaincus que l’euro a eu pour conséquence «l’aggravation de la hausse des prix». Comme quoi, il existe des sujets qui font consensus.

Problème, il y quelques semaines, JC Trichet avait eu droit à la même unanimité contre sa politique monétaire. Mme Royal l'avait bien dit : il ne faut pas avoir une vision dogmatique, M. Trichet ne doit pas lutter ainsi contre l'inflation, l'inflation qui est trop limitée ! Bonne vision ante-crise pétrolière, sur fond d'illusoire arbitrage inflation-emploi.

Alors, y a-t-il une hausse des prix trop forte ou trop faible ? Question subsidiaire : Mme Royal lit-elle tous les sondages ou seulement ceux qui l'arrangent ?

Babar

Joyeux Noël !

Toute l'équipe de Pop'N se joint à moi pour vous souhaitez un très joyeux Noël !

Profitez bien de ce moment privilégié en famille et à très bientôt sur nos ondes...

La Pop' Aventure continue !!!

L'impôt qu'a du gout !

Raffarin avait un jour lancé dans l'hémicycle : " ..et les champions de l'impôt étaient à gauche ! À gauche, l'impôt a du goût ! À gauche, l'impôt a de la saveur ! À gauche, l'impôt sert à financer la démagogie ! [..] les Français savent maintenant que le camp de l'impôt, c'est le vôtre." Comme souvent, derrière une raffarinade, il y a du vrai !

François Hollande vient d'en faire la démonstration. Pour lui, il est évident qu'il faut augmenter les impôts. Et il nous offre même le détail de ce qu'il compte faire : fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu ; suppression des réformes fiscales menées par la droite depuis 2002.

Il a tort !!!

Certes, il dit vrai : certaines de ces réformes concernent les ménages aisés. Comment en serait-il autrement ? Un Français sur deux ne paie pas d'impôt sur le revenu. Toucher à cet impôt mal foutu, le réformer ou le diminuer, c'est forcemment s'occuper du Français sur deux qui doit payer pour tous. Par ailleurs, il est archi faux de dire que les réformes de la législature ont délaissé les ménages les plus modestes. La prime pour l'emploi, destinée aux travailleurs à faible revenu, a connu une revalorisation sans précédent : encore un Milliard d'euros de plus par an décidé au cours des 6 derniers mois, un budget annuel de 2,7 milliards.

Le bouclier fiscal, qui permet de s'assurer qu'un Français, quand il gagne 100 euros de revenus, en garde au minimum 40, profite à 80 % à des ménages modestes, qui ont un patrimoine plus taxé que ce que leurs revenus permet de payer.

En outre, faut-il vraiment se choquer que l'on décide de laisser cette part de 40% des revenus gagnés ? Il est normal de payer des impôts ; c'est avec cela que l'on paye l'enseignement et les routes, que l'on prépare la France de demain. Mais les Johnny et consors n'ont-ils pas le droit de garder un peu de l'argent qu'ils gagnent honnêtement ? Ils rendent jusqu'à 60 % de leurs revenus en impôts, sans compter les 20 points de TVA : n'est-ce pas déjà suffisant ? Faut-il vraiment, comme François Hollande, penser que la justice sociale commande de faire sauter ce bouclier ?

Je suis loin de profiter du bouclier fiscal, et je fais partie des Français sur deux qui ne payent pas l'impôt sur le revenu. Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut se laisser stupidement séduire par les propos faciles de Hollande. Non, l'impôt n'est pas si légitime qu'il autorise de spolier dans des proportions déraisonnables nos meilleurs talents, qu'ils soient chanteurs de rock, scientifiques ou banquiers. Ou nous pourrons encore pleurer beaucoup d'émigrations fiscales...

Et vous, que pensez vous de l'exile fiscal de Johnny ? Voulez-vous exiler François Hollande ?

Babar

Pop'N : l'humeur du jour !

Petite méditation pour cette froide soirée d'hiver :

Hilary Clinton refuse de rencontrer Ségolène Royal après ses gaffes au Proche Orient...

Retrouvez l'article ici

L'incompétence de Ségolène Royal serait-elle maintenant mondialement reconnue ? :-D

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Ségolène ROYAL, l'image sans fond ni son

Réaction à l'éditorial de Georges LATIL dans La Provence, le 18 décembre 2006.

"Mme Royal est définitivement séduisante. Belle comme le silence après une avalanche, comme une goutte d’eau au milieu du désert. Elle possède ce charme absolu mélangeant l’élégance et la prestance, l’intelligence et la compétence, le tout mâtiné d’un sens évident de la communication."

Ce matin, devant mon café, j'ai manqué de m'étouffer... Quelle mouche a donc piqué ce cher journaliste pour nous faire commencer son éditorial de cette manière ? L'espace d'un instant, je me suis demandé si on lui avait promis un poste important en cas de victoire de Ségogo... Un peu dépité et je l'avoue l'appétit un peu coupé, je me decidais à poursuivre l'article... Conclusion, rien à redire, pour l'opération séduction elle est (presque à moitié, bref un peu ) la  championne...

Quoique... Retour sur le plateau de Ripostes hier après midi... Et petite analyse avec Valérie Pécresse...

Pressentie pour être la contradictrice initiale de Ségolène Royal Valérie Pécresse a été récusée par la candidate, qui ne souhaitait pas débattre avec elle. De la même façon, elle a récusé Nadine Morano et Patrick Devedjian. Depuis le début de cette campagne, un certain nombre d’indices dans le comportement de Madame Royal nous fait douter de sa stature présidentielle. Un(e) président(e) de la République, c’est l’homme ou la femme qui rassemble tous les Français, quelles que soient ses origines, ses opinions, son parcours. Or, Madame Royal lorsqu’elle s’est rendue au Chili pour soutenir la candidate socialiste, a rencontré dans l’avion l’opposant de droite de Michelle Bachelet à qui elle a refusé de serrer la main. De la même manière lors de son déplacement en Israël, elle avait refusé de saluer une collègue parlementaire française, Françoise de Panafieu. Un(e) président(e) de la République, c’est quelqu’un qui accepte de serrer la main même à des gens qui ne partagent pas les mêmes idées.

Alors séduisante peut-être mais correcte et respectueuse certainement pas !
Au lieu de donner des leçons et de mettre son nez partout, Marie Ségo ferait mieux de réviser quelques règles minimales de politesse et de respect... (m'enfin Nolwenn doit s'en rapeller... ce n'est pas la première fois...)

De plus, tout au long de l’émission Ripostes, Madame Royal n’a fait qu’esquiver. Sur la question des 35 heures, si elle estime que son instauration constitue un formidable progrès social, elle refuse de dire si elle les imposera aux petites entreprises comme le prévoit le projet du Parti socialiste. Sur l’adhésion de la Turquie à l'Union européenne, elle a refusé de s’engager. Quant à la réponse faite à Nathalie Kosciusko-Morizet relevant son absence lors du débat parlementaire sur le projet de loi contre les violences conjugales, elle est tout à fait scandaleuse. Madame Royal a répondu qu’elle avait un emploi du temps trop chargé et qu’il fallait élever le débat. Faut-il rappeler combien le problème des violences faites aux femmes est un sujet important et mérite un débat. Par ailleurs, si Madame Royal n’a pas le temps de remplir ses fonctions de parlementaire, elle doit en tirer les conséquences et changer de mandat.

Alors séduisante oui mais compétente ne serait-ce qu'un ch'ti peu comme on aime le dire par nos contrées ?
Visiblement non, elle a une soit disante volonté de bien faire, mais n'a largement pas les épaules assez larges pour tout gérer, entre dérapage libannais, boulette avec le nucléaire irannien, insinuations douteuses sur les enseignants (et j'en oublie...), elle enchaîne les gaffes ce qui laisse présager si jamais la démagogie de Ségogo l'emportait un soir de mai 2007 une image rocambolesque et drammatique pour notre pays...

Alors finalement, Ségolène n'est pas très dure à comprendre... D'accord avec tout le monde, pour ne jamais fâcher personne, même pas les membres du Hezbollah...
Elle brasse, elle brasse énormément de vent.

Aujourd'hui plus que jamais, totalement embourbée entre le projet irréalisable du PS, et ses convictions personnelles (piquées par ci par là selon l'humeur du jour) la candidate socialiste, n'a pas d'autres choix que de jouer sur son image... Alors la Ségo se fait belle... consensuelle, pour ne facher personne... Et fait durer encore et toujours...

Mais en politique la beauté ne fait pas tout, je dirais même qu'elle ne fait rien... Un jour ou l'autre il va falloir réaliser que cela nécessite un tout autre investissment et que faire la belle ne mène pas vers le même dessein... Le concours Miss France est fini, mais apparament Ségogo ne l'a pas compris...

Pas grave, d'autres le feront mieux qu'elle... Avec un projet et une équipe, en route derrière Nicolas SARKOZY... Même si nous n'avons pas le privilège d'avoir des envolées lyriques sur sa beauté en ouvrant le journal, on a les idées et un homme de réflexion et d'action... Quand même plus sûr pour gouverner la France...

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35 heures et SMIC à 1500 €: de la déma-Ségo en veux-tu ? En voilà.

Près de la moitié des Français (45%) se disent préoccupés par le maintien de leur salaire et 47% estiment avoir perdu avec les 35 heures, selon l'observatoire des acteurs du travail réalisé par Ipsos. Cette enquête montre que les préoccupations des salariés français ont évolué en dix ans: en 1996, 41% des sondés s'inquiétaient pour le maintien de leur emploi alors qu'ils sont 32% en 2006. Désormais, c'est le niveau de salaire qui arrive en tête. Plutôt optimistes, 51% des personnes interrogées pensent que le niveau de revenu et du pouvoir d'achat vont rester stables, et 30% qu'ils vont baisser. Quant à la réduction du temps de travail, 47% des Français considèrent qu'ils ont globalement perdu avec le passage aux 35 heures.

D'autre part, 58% des chefs d'entreprise et 52% des salariés attendent du prochain Président de la République qu'il "crée une rupture avec la situation actuelle en faisant des réformes sociales et économiques majeures" concernant la durée du temps de travail. Enfin 72% des salariés se prononcent pour la diminution des charges sociales payées par les entreprises et 94% pour les chefs d'entreprise. Voilà un bilan bien triste bilan du passage aux 35 heures imposées arbitrairement par le gouvernement Jospin et défendu par Mme Royale aujourd’hui. S'il y a du chômage, ce n'est pas parce qu'il y a trop de personnes sur le marché de l'emploi, mais, au contraire, parce qu'il n'y en a pas assez et que celles qui travaillent, travaillent trop peu. La France se classe au dernier rang des pays de l'OCDE pour le nombre annuel d'heures travaillées par habitant. C’est pourquoi l’UMP propose par la voix de son président Nicolas SARKOZY et candidat à l’investiture de  réduire les cotisations sociales sur les heures supplémentaires pour les rendre plus rentables pour les employeurs et plus rémunératrices pour les salariés, ainsi qu’autoriser les fonctionnaires à travailler plus de 35 heures moyennant rémunération.

       Pour ce qui est du SMIC à 1500 €, jamais pareille mesure n’a eu autant d’effet d’annonce, ceci pour de simples raisons. Le Parti Socialiste, épuisé dans ses derniers retranchements idéologiques, nous a pondu un bien bel exemple démagogique. En effet, en voulant défendre un SMIC à 1500 €, la gauche vient de la même façon corroborer sa thèse du « travailler moins, assister plus » qui va de paire avec les 35 heures et dont les gravissimes conséquences économiques ne tiennent plus en un paragraphe.

Mais là où la mesure est vide de sens, c’est que dans les propos tenus, la gauche entend développer le SMIC brut (ici le terme brut a tout son sens) à 1500 € d’ici 2011. Or, aux vues des estimations de  la croissance économique d’ici 2011 et puisque le taux horaire évolue chaque année en fonction de la croissance, le SMIC atteindra de manière naturelle les 1500 € brut ! Voilà une manière bien facile pour la gauche de montrer qu’elle aurait pu tenir ses promesses (et sans trop de mal) à 1 an des Présidentielles de 2012……. comme le hasard fait bien les choses.

                                                                                                                                                JD

Conférence sur la politique des salaires et de l’emploi : attention à ne pas nourrir les illusions socialistes !

Dominique de Villepin lance aujourd’hui la conférence sur l’emploi et les salaires en réunissant les partenaires sociaux sur ce thème, comme il l’avait promis cet été, alors que les revendications sur le pouvoir d’achat s’amplifiaient. Elles n’ont pas cessé depuis. Dans un sondage, 45 % des Français se disent préoccupés par le maintien de leur salaire

Tenir ses promesses, c’est bien. Mais on peut légitimement se demander à quoi sert de discuter du pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat ne se décrète pas ! Tenir une telle conférence peut alimenter les illusions qu’il suffit de revendiquer pour voir son salaire augmenter et qu’à l’inverse, si les salaires sont trop bas, que quelqu’un est responsable. Or, les choses ne sont pas si simples, même si les Fabius et autres aimeraient bien le faire croire. Cette conférence vise à montrer que l'on agit, mais renforce en même temps les douces illusions socialistes que tout se contrôle, que tout se décrète.

La richesse nationale, le PNB, c’est un gros gâteau. Il croît, année après année, mais plus très vite : en gros, de 2,0 à 2,5 % cette année. La croissance est induite par plusieurs facteurs : l’augmentation de la quantité de travail ou l’augmentation de l’efficacité du travail, i.e. la productivité. On peut décider du temps de travail : la gauche a limité la durée la durée de travail hebdomadaire à 35 h => cela va dans le sens d’une diminution de la production de richesse. Fillon augmente la durée de cotisation, donc la durée des carrières : cela va dans le sens d’une augmentation des richesses produites. Le chômage baisse : même résultat. Mais les mesures pour piloter la quantité de travail fournie en France sont à l’évidence ponctuelles. Sur la productivité, on peut tenter de l’améliorer, ce qu’a fait le gouvernement en instaurant par exemple les pôles de compétitivité, en améliorant la formation de la main d’œuvre avec les DIF, les droits individuels à la formation, issus de la loi du 4 mai 2004. Tout cela demande du temps, beaucoup de temps, et, avec une forte inertie, la croissance progresse bon an, mal an, de 2,0 % par an.

Reste que le gâteau doit être partagé. Là aussi, de fortes idées reçues persistent. Le CERC, qui a fait le bilan des inégalités en France, notait (P43) que la partage de la richesse entre les actionnaires et les salariés est stable en France : les deux-tiers de la richesse vont aux salariés, et cela depuis plus de 10 ans. Si les salaires progressent faiblement, ce n’est pas parce que le grand capital capte plus, c’est simplement parce que la croissance progresse faiblement ! Par ailleurs, quoi que l’on fasse, le partage de la valeur ajoutée reste constant, ce qui tend à prouver que ce partage ne se décide pas, en dépit des lois votées sur la « participation ». Encore une illusion…

Alors, que peut-on attendre d’une conférence sur l’emploi ? A priori, pas grand chose. Ce n’est pas là que l’on décidera de la croissance, donc de la taille du gâteau. Tout au plus peut-on partager un peu différemment le gâteau. C’est ce qui va se passer : les smicards demandent une augmentation du Smic, les cadres un effort vers les cadres… Le problème est donc le suivant : lors de conférences, on peut transférer des revenus, mais en créer, sûrement pas.

Le spectre du 21 avril autorise tout

Sacrée souplesse idéologique ! La candidate du Parti Socialiste vient de compter un nouveau rallié en la présence de JP Chevènement. C'est un petit évènement, car l'élu de Belfort ne pèse plus grand chose : à peine un petit pourcent d'intentions de votes à en croire les derniers sondages d'opinion. Mais il est remarquable que cette candidate rallie à son panache blanc tout ce qu'elle trouve. On comptait des figures du oui (son compagnon), des figures du non (A. Montebourg), des radicaux, des anciens trotskistes (on ne pense pas à Jospin tellement son engagement est mou, mais plus à Julien Dray, engagé de la première heure) ; voila le président d'honneur du MRC dans le rang.

Oui, mais à quel prix ? On peut se réjouir de voir l'élue socialiste accroître ses chances de parvenir au second tour. La victoire de 2002 avait été sans suspens et sans saveur pour le Président actuel, contre un adversaire accidentel. Mais il est un peu triste de constater que la candidate a une "souplesse" intellectuelle effarante. Pour gagner Chevènement, elle a bien volontié versé dans la critique facile de la Banque Centrale Européenne, vieille marotte de Chevènement. Si la croissance manque, c'est que les taux fixés par la BCE sont trop élevés. L'euro trop cher pénalise nos exportations, les entreprises aux mains des grands financiers délocalisent. Bref, c'est la faute des autres, des banquiers et des financiers. Pas des 35 heures, oh non. Non, juste la faute de M. Trichet, le directeur de la banque centrale.

Le problème, c'est que la réalité vient difficilement corroborer la sombre analyse de Jean-Pierre à laquelle Ségolène s'est si facilement ralliée. Les taux d'intérêt, (à 3,7 pour les taux longs), sont historiquement bas, la zone euro exporte à peu près autant qu'elle importe ... bref, les explications de M. Chevènement, même si elles sentent bon la vulgate révolutionnaire, ne sont pas très convaincantes. Surtout que d'autres pays de la zone euro s'en sortent très bien : l'Irlande a connu une croissance de 5,5 % en 2005 et a un taux de chômage de 4,4 % ; bien sûr, là bas, on ne se demande pas s'il faut produire plus de richesses ou s'il faut partager celles qu'on a, s'il faut travailler 35 heures, 36 heures ou demander au ministre si c'est permis d'en faire 37, si M. Trichet est méchant...

On peut donc saluer le pragmatisme de Ségolène Royal : non, Ségolène n'est pas dogmatique ! Les oui, les non, les anti-BCE, les pro-europe, tout le monde à  droit aux égards de la candidate. Faire la synthèse de tout cela, c'est une gymnastique incroyable. Pour la vision, une ligne de conduite claire, on repassera.

Et pendant ce temps là, Dupont-Aignan, "notre" Jean-Pierre Chevènement à nous, boude les Forum ; c'est pas moi qui m'en plaindrait...